
A moins d’être né dans la montagne, et d’être sorti de la maternité Salomon au pied, tu t’es dit un jour « tiens, et si je me mettais au trail ». Ton collègue traileur d’imprimante revient de l’Utmb, il a la démarche douloureuse mais semble heureux. Il t’explique que le trail c’est 100 fois mieux que la course à pied. Il y a le paysage, et l’ambiance, et et et…le fromage au ravitaillement. Du cantal au ravito ? tu es conquis. Mais ce que tu ne savais pas …c’est que le trail va te faire découvrir de nouveaux horizons…au sens propre comme au figuré.
Car oui, le trail c’est comme tout. Ça s’apprend, ça s’apprivoise. On fait des erreurs, on lit des magazines. On se retrouve ahuri devant le rayon Decath à la recherche de LA paire de chaussures qui nous transformera en Kilian Jornet. Le trail c’est donc un apprentissage, de tous les jours, marqué par quelques premières fois inoubliables !

Trail Sainte Victoire
Les premières fois de traileur
Que tu sois traileur de la première pluie ou que tu te sois pris beaucoup d’averses, que tu collectionnes les ultra comme les ampoules ou que tu affectionnes plus le sauciflard/comté que les portions dénivelé… tu devrais te souvenir de cette première fois :
Ta première séance « trail »
Tu en as passé des heures sur les quais, et des fractio sur la piste. Tu as beau être citadin tu visualises quand même la topographie d’une forêt. On ne te la fait pas quoi. Mister imprimante t’embarque dans ta première séance « trail », qui consistera à gambader joyeusement de part et d’autre de …St Cloud. Oui on fait ce qu’on peut, nous parisiens. Et là. C’est le drame. Toi qui scrutais rigoureusement ton chrono au km…pata…traque. Ta moyenne Strava va en prendre un coup. Et merde. Tu mets ta montre sur pause, bin oui… tu marches.
Ton bourreau t’engueule « mets pas ta montre sur pause dans les montées ». « Oui mais je marche ». « On s’en fout, c’est du trail » Et voilà. Première leçon, que tu cours, voles, titubes ou rampes il va falloir t’habituer à une gestion du chrono et de l’effort un peu différent. Et de ne plus pousser un hurlement lorsque ton km/heure se prend un coup de déambulateur.
Bon…cette première fois marche pour certains, mais pas pour tous.
Ta première paire de chaussure
Malgré ta marge de progression abyssale…c’est décidé. Tu aimes le trail. Peut-être qu’il ne t’aime pas autant que toi, mais il va apprendre. Peut-être que tu en as vu une infime portion. Mais tu vas apprendre. Devenir un vrai traileur ! Du coup tu es prêt… prêt à t’équiper. Après avoir passé le cap du vocable CAP, drop, amorti et compagnie…ça devrait être un jeu d’enfant. Ou pas. Crampons ? Minimaliste ? Vibram? Gore-Texw? Parre-pierre…soit le vendeur se fout de toi, soit tu es au salon de l’auto …
Ta première chute
C’est bon tu te sens dans ton élément. Tu es né pour ça. Un cabri dans les descentes, un buffle dans les montées. Tu commences à prendre confiance, à aller un peu plus vite, jouer avec le terrain, admirer le pays….BAM !
Putain de merde mais c’est quoi ça. Une racine. Mais c’est quoi cette racine. Sérieusement d’où elle vient celle-là. Tu as mal, ta fierté en prend un coup. Ton assurance dégouline d’hémoglobine. Finalement ça craint la nature. Au moins la piste d’athlé c’est plat. Tu claudiques jusqu’à la bouche de métro la plus proche. Qui est forcément loin vu que tu es allé te perdre en pleine nature. En espérant que tes globules rouges ne tâchent pas trop ta nouvelle paire de chaussure. Tu espères que cela cicatrisera rapidement… il y a un mariage dans 2 semaines. Et voilà. Tu as vécu ta première chute de traileur . Ce que tu ne sais pas encore, c’est que ce ne sera pas la dernière.
Ta première organisation de trail
Alors attends. Il faut qu’on arrive à Babel Ouet, puis qu’on prenne une voiture pour aller jusqu’à pétaouchnok. Oula j’espère qu’il y a encore des places dans le seul hôtel du village de Trifouilles les oies.
Tu n’avais pas prévu de te transformer en tour opérateur en te mettant au trail. Tu étais plutôt habitué à prendre ta carte Navigo, râler pour quelques stations de métro et t’organiser pendant ta soirée pâtes. La veille. L’organisation d’un trail…ça se prépare. Ça se savoure. Ça se galère. Etre un traileur c’est aussi être un vrai aventurier dans l’âme !
Ton premier parcours
1000 D+ .Tu n’oses pas demander. D+…qu’est-ce que c’est. Ça sonne positif en tout cas. Ça doit être une bonne chose. A non finalement peut être pas. Ah donc tu montes l’équivalent de 1000m, Non tu ne vois pas du tout à quoi ça peut ressembler en fait. Tu as bien compris que ça devait pas être facile facile.
Finalement plus on t’explique ce que ça veut dire…moins tu as envie de comprendre. C’était bien la naïveté !
Ton premier départ de course
Quoi de mieux qu’un weekend à la montagne entre potes et une petite course pour te tester sur un trail. C’est comme ça qu’on te l’a vendu. Ça semblait être une bonne idée. Après tout tu aimes la montagne, tu aimes courir ça devrait bien se passer. Mais face à l’arche de départ ce matin tu ne te sens pas très bien. Tu as le sentiment désagréable qu’il est écrit sur ta face « parisien ». Que tout le monde va comprendre que tu es plus habitué aux escaliers métropolitains qu’au dénivelé montagneux. Et merde. Qu’est-ce que tu fous là. Comme si les petites côtes du 92 t’avais préparé à ça. Foutu pour foutu tu te dis que tu ne t’es pas tapé 5h de train, 2h de voiture pour faire demi-tour. Tu regardes autour de toi. Des mecs affutés, des nanas pas là pour tricoter….ok tu es dans la merde. Tu vas finalement découvrir que le trail ça n’a rien à voir avec ce que tu pensais…c’est plus dur, plus magique, plus éprouvant, plus riche. Et tu vas adorer.
Ta première (vraie) montée
Tu n’en peux plus. Tu ne marches pas, tu rampes. Les mains sur les cuisses, comme on te l’a dit ta démarche de Franklin ne t’aide pas à la monter si vite que ça cette horrible bosse. Oui parce que tu as compris qu’on disait bosse dans le game. Alors tu dis bosse. Même si tu trouves que c’est un euphémisme devant ce roc, ce pic, cette putain de grosssssse montée de malade.
Ton premier ravitaillement
Bien entendu mister imprimante t’avais préparé à cette orgie. Mais tu ne l’avais pas cru. Et pourtant. Il est là le premier ravitaillement. En chair et en gras. Du saucisson, du comté, du chocolat… tu te dis que rien que pour ça elle valait le coup cette montée de merde. Tu te goinfres.
Comment ça « faire attention ». Non mais oh il a l’air trop bon ce fromage. Après avoir dévalisé le stand et joué les morfales tu repars. Tu serais bien resté brunché encore quelque temps mais bon…il reste encore pas mal de kilomètres. Et là, c’est le drame !
Tu viens de vivre la plus grosse arnaque du trail, avoir des ravitaillements de malade, sentant bon les produits du pays et la gentillesse bénévole, et ne pas pouvoir en profiter à leur juste valeur !
Ta première arrivée
Youhouuuuuu c’est fini. Mon dieu c’est fini. Super encore un ravitaillement…celui là je le rentabilise. Attends 2 sec je vais chercher ma médaille. Comment ça ? j’ai pas compris ? Ok je vais prendre mon T shirt. Einh ? Non mais ce n’est pas possible. TU VEUX DIRE QU APRES TOUT ÇA JE N’AI RIEN A LA FIN ?????? Ok. Je vais faire sa fête au ravito.
Quand tu as l’habitude de la route… tu sais que c’est jackpot à l’arrivée. Médailles, T-shirts, poncho… tous ces petits grigris auxquels tu attaches une importance exacerbée, symboles de ton arrivée, et que tu oublieras rapidement dans un coin d’une étagère faute d’une quelconque utilité. Et puis, tu apprends vite que dans le trail et bien…tu as gagné de belles courbatures et un sandwich comté à l’arrivée.
Ton premier petit doigt de pied estropié
Il se passe un truc dans ta chaussure. C’est bizarre. Une sensation totalement nouvelle. Mais oui…c’est ça. Ton ongle.
Tu as presque peur d’enlever ta chaussette. Elle a l’air d’ailleurs réticente elle aussi, puisqu’elle s’accroche gentiment à ton orteil. Enfin à ce qu’il en reste. Et voilà. La scène du crime. Et quel crime… tu te dis qu’entre ton genou en rémission et ton orteil défectueux il va falloir adopter le style estropié et moonbots pour ton prochain mariage. Et en même temps…tu brandis fièrement ton ongle démissionnaire. Ça yest, tu fais partie de la grande famille des traileurs. Toi aussi tu as les pieds pourris !
Ton premier trail de nuit
Si on t’avait dit un jour que tu allais te mettre à courir … la nuit. Tu essaies de retracer ton parcours, comment as-tu pu en arriver là, tout en essayant de comprendre le fonctionnement de ta frontale. Enfin de celle que tu as emprunté à mister imprimante. Faut pas abuser, tu en as marre de claquer un PEL dans ton équipement. A un moment de ta vie tu t’es dit que ça serait trop marrant de courir de nuit. A quel moment ? Encore un instant de faiblesse. Il est 23h il fait froid, tes potes t’envoient des encouragements pendant qu’ils se font une soirée pizza/ star wars. Et toi tu te demande vraiment comment tu en es arrivé là. C’est ton premier trail de nuit, tu garderas un petit moment la marque de ta frontale (trop serrée) mais surtout les souvenirs de cette expérience si spécial. Tu te redemanderas à chaque fois pourquoi tu t’infliges ça…mais visiblement tu recommenceras !
Ton premier lendemain de trail
Qu’il soit de nuit, de jour, d’été ou d’hiver…tu as connu ton premier trail. Celui qui te fera ressentir de nouvelles sensations..un peu partout dans ton corps. Celui qui te donnera envie de pleurer devant chaque escalier, chaque monticule, chaque mini dos d’âne pavant ton quotidien. Celui qui te permettra de redécouvrir tes quadri et tes ischio, et de réaliser à quel point chaque micro particules de ton corps peut se venger lorsque tu leur en as fait baver.
Ce que tu ne sais pas encore…c’est que ton premier lendemain de trail tu te diras bien entendu « plus jamais ». Entre deux shots d’Arnica, tu en es convaincu … ton corps n’est vraiment pas fait pour ça. Et pourtant…
Si toi aussi tu as connu des premières fois de traileur , n’hésite pas je les partagerais avec plaisir !
| CONCOURS TRAIL de l’Aubrac |
Et pour vivre une Première fois mémorable Danival et moi avons le plaisir de te faire gagner 5 dossards pour deux distances du trail de l’Aubrac qui aura lieu le 24 juin :
– 3 dossards pour le Marathon des Burons ( 43,7 km et 1190 m de d+ )
– 2 dossards pour l’Aubrac Circus ( 54,7 km – 1760m de d+ )
POUR PARTICIPER il te suffit de commenter ci-dessous et de nous dire quelle est ta première fois de traileur la plus marquante !
Résultats du concours :
3 dossards Marathon des burons
Virginie : [email protected]
[email protected]
didie_35
2 dossards Aubrac circus
fitrun83
[email protected]
Merci à tous